Historique des moulins et outillages
En 1810, les 2 frères aînés Jean Pierre et Jean Frédéric Peugeot transformèrent le moulin hérité de leurs ancêtres meuniers, situé à Sous-Cratet dans le Doubs, en fonderie d’acier. Débuta alors la production de rubans d’aciers fins et de ressorts.
Deux ans plus tard, la fabrication des scies débuta et l’entreprise obtint la médaille d’or de 1ère classe, compte tenu de la qualité et du prix des produits, médaille décernée par la Société d’Encouragement pour l’industrie Nationale.
En 1818, Peugeot déposa son premier brevet, ouvrant l’ère de la fabrication des outils et notamment celle des scies. Il concernait le laminage à froid et à chaud ainsi que le redressage et l’aplatissage des lames de scies.
Quelques années plus tard, l’activité était déjà très développée et, dans les années 1820, entre 100 kg et 150 kg d’acier étaient transformés en une journée, par environ 70 ouvriers. L’activité se diversifia : ressorts, scies et buscs de corset, exportés jusqu’en Turquie.
En 1840, le premier moulin à café vit le jour : le modèle R, fabriqué en tôle et en bois, disponible dans 10 tailles différentes. Il fut surnommé le “Modèle ordinaire”, jusqu’en 1870.
En 1850, le Lion sur Flèche apparut sur les lames de scies, symbolisant leurs qualités et résistance. La marque ne fut déposée que 8 ans plus tard, au Conservatoire des Arts et Métiers.
En 1852, l’évolution de la mode et l’apparition de la crinoline outre manche, puis en France, amena Peugeot à s’y pencher : la société produisit alors environ 24 000 cages de crinolines (entre 150 kg et 300 kg) par mois.
L’année 1855 marqua l’apparition des premiers moulins de comptoir ou d’épicier en fonte, servant à moudre de plus grandes quantités (café, avoine, sucre..).
En1867, Peugeot produisit sa première machine à coudre.
En 1874, c’est le Moulin à poivre que Peugeot mit au point : le modèle Z. Il est le modèle le plus répandu et sa production continue encore à l’heure actuelle. Il était à l’origine en porcelaine blanche, puis en métal argenté, en bakélite et enfin en bois. Il disposait parfois d’une manivelle.
Le second Moulin à poivre, le modèle Y, fut produit en 1879. Il avait la particularité d’avoir son mécanisme situé dans la tête ; il s’utilisait donc avec la tête en bas. Son corps était fait de cristal, fragile, ce qui expliquait qu’en cas de casse il était souvent remplacé par un corps en bois.
En 1881, l’entreprise conçut 3 modèles de moulins à poivre qu’elle mit sur le marché : le modèle A, le modèle C et le modèle X. Les deux premiers étaient de forme cylindrique et étaient composés d’un corps fait de cristal et d’un pied et d’une capsule faits de bois. Le troisième était, quant à lui, doté d’un corps en verre.
L’entreprise se développa en quelques années et, en 1889, elle pouvait se vanter de produire, dans sa seule usine de Beaulieu, 50 000 tondeuses, 530 000 scies, 600 tonnes d’aciers laminés, 600 000 fers de rabot, 450 000 moulins à café et 24 000 kg de ressorts et de buscs pour corsets.
En 1894, le moulin a poivre “Bijou” fut mis au point : basé sur le modèle Z, ce moulin ne mesurait que 50 mm de hauteur, justifiant son nom.
En 1904, Peugeot produisit le premier moulin à café décoré : il était orné d’un dessin bleu sur fond blanc ou d’un motif de couleur. Six ans plus tard, ce fut le modèle dit “Courge” que Peugeot présenta. En noyer poli, ce nouveau modèle était très différent des autres moulins traditionnels de part ses rondeurs, expliquant le nom qu’on lui donna.
En 1920, Peugeot mit au point le moulin mural, qui se déclina par la suite en plus de 200 modèles.
La même année, la société développa les machines à laver le linge, produites en différents modèles : les modèles de ville destinés au fourneau à gaz, cuisinière ou réchaud, ceux de campagne dotés d’un foyer fonctionnant au charbon ou au bois, et enfin le modèle “hôtelier” avec une grand capacité. Cette année-là, l’essoreuse vit également le jour.
En 1930, Peugeot tenta de mettre au point des moulins à café électriques mais, leur moteur étant placé à l’extérieur et entraîné par une courroie, ils étaient très encombrants. La production fut stoppée 2 ans plus tard.
A cette époque, Jean Pierre Peugeot aurait visité les usines automobiles américaines et, au cours d’un banquet, on lui aurait fait la remarque que tout était américain dans la salle. Il aurait alors répondu : «presque tout» en empoignant le moulin à poivre de table «sauf ceci qui est français» en ajoutant «et Peugeot en plus».
En 1931, le modèle de moulin à poivre en Bakélite sortit de l’usine : il portait alors un Lion sur flèche, moulé sur sa base. A l’époque, les moulins à poivre, contrairement aux moulins à café, n’étaient pas identifiables par des plaques en laiton. L’année suivante les moulins laqués de couleur furent produits.
En 1936, le premier moulin à café moderne de luxe fut produit : le “Ric”, pourvu de pièces métallique chromées, dont la forme était originale.
En 1950, Peugeot relança le projet du moulin à café électrique : cette fois-ci, les moulins étaient beaucoup moins encombrants et surtout beaucoup plus pratiques : 17 modèles furent créés au cours des 10 années qui suivirent.
En 1953, le modèle “Hostellerie” fut créé : ce moulin à poivre était caractérisé par une forme élancée. Il est toujours disponible au catalogue de la marque aujourd’hui.
En 1956, Peugeot lança le modèle Auberge : également élancé, ce modèle est devenu un grand classique depuis ses débuts. Il est fabriqué en hêtre.
En 1958, un moulin à poivre en acier inoxydable fut produit : le Peuginox. En 1960, Peugeot se lança dans l’électroménager et projetait de développer toute une gamme d’appareils : le premier produit fut le Peugimix, un robot ménager.
En 1968, le modèle Tahiti, plus sobres et plus moderne, fit son apparition ; il était fait de bois. Puis, l’influence des années 1970 amenèrent Peugeot à colorer ses moulins de couleurs vives et éclatantes, avec des laques orange et vertes. C’est également ce modèle qui, plus tard, s’appela le Fidji, avec une tête en inox et un corps en bois.
En 1975, 23 modèles de moulins à poivre, desquels découlent 70 versions différentes, étaient recensés.
La création de “Poivrière et Salière Production”
En 1986, l’entreprise PSA souhaita se concentrer sur la production d’automobiles et de cycles : elle céda alors la production d’outils à main à Stanley (U.S.A.), leader mondial. Toutefois, Stanley ne voulut pas à l’époque continuer l’activité des moulins, comprise dans la cession. C’est alors que Monsieur Jean-Claude FORNAGE, directeur d’une des usines de Stanley, convainquit ses supérieurs des U.S.A. de le laisser reprendre l’activité des moulins, en marge de la société, en 1989. Le siège social fut installé à Besançon, dans le Doubs.
Tout d’abord, l’entreprise principale, située en Alsace à Saverne, produisait en majorité des mécanismes destinés à être vendus à des fabricants, afin d’habiller leur propres “carrosseries”.
L’un des modèles les plus emblématiques vit le jour en 1987 : le Paris, proposé à l’époque en bois naturel ou laqué. Il existe aujourd’hui en beaucoup de couleurs et versions, de 10 cm à 110 cm. En 1990, le Paris inspira le nouveau modèle dit “Nancy”, transparent.
Deux années plus tard, Peugeot mit au point son premier moulin à muscade.
En 1996, le million de moulins Peugeot vendus dans le monde est dépassé.
En 1997, le moulin à poivre et à sel électrique vit le jour : le Laval. Il était décliné en noir, bleu et blanc.
Cette même année, la Société “Poivrières, Salières Production” (PSP) fut créée, en accord avec la famille Peugeot qui, avec “Les fils de Peugeot frères” détient les droits sur les mécanismes et la reproduction des moulins, de même que l’usage du Lion sur Flèche.
Les moulins Peugeot pendant les années 2000
L’activité continua de se développer dans les années 2000 :
- dépôt de brevet en 2003 avec la création de deux nouveaux mécanismes : le pré-hachage du piment et le moulin à sel de Guérande
- investissement à Quingey (Doubs) pour se focaliser sur la fabrication de moulins de A à Z, sur la base du fameux modèle de 1874
- brevetage du réglage de la mouture en 2004 (le U’Select), permettant d’obtenir une mouture sur mesure (6 différentes pour le poivre, et 3 pour le sel)
- premier moulin électrique rechargeable, présenté comme un duo (un moteur rechargeable et deux moulins poivre/sel)
- création du Java, dessiné par T. Bastide (renommé dans les arts de la table), dont la particularité est d’avoir des reflets changeants grâce à un effet d’optique
En 2007, la société diversifia son activité en rachetant “l’esprit et le vin” ; positionnée sur 3 marchés (saveurs d’épices, saveurs de vins et saveurs de cafés), la société devint incontournable dans les arts de la table et de la cuisine.
En 2008, Peugeot put se vanter d’une nouvelle innovation : l’axe reliant la tête au mécanisme est supprimé. Cela conféra aux moulins un plus au niveau esthétique et un remplissage plus aisé du moulin.
En 2009, l’entreprise lança une gamme afin de découvrir et d’apprendre à déguster, en s’appuyant sur son expertise en matière de vin. Elle sortira donc les produits de la gamme Epivac, un ensemble de pompe à vide pour le vin Peugeot et ses bouchons assortis. Ce kit permet de conserver plus longtemps des bouteilles entamées sans perdre les propriétés gustatives.
Pour ses 200 ans, en 2010, Peugeot relança les modèles classiques en créant la Collection 1810 (limitée) : les emblématiques (Paris, Tahiti, Fidji, Bistro), témoignant chacun d’une époque, disponibles en 4 couleurs contemporaines (Ardoise, Figue, Tilleul, Framboise).
Enfin, 2011 fut l’année d’apparition du premier moulin électrique tactile : le Elis Sense. Il se déclenche par un contact avec la main et s’éclaire avec des LED.
L’activité aujourd’hui
A l’heure actuelle, la famille Peugeot possède 27 % du capital du groupe PSP. La société est partagée en 2 activités : la production d’outillages créée en 2005 et les arts de la table dont l’activité d’origine était les “Saveurs d’Epices”. Puis, en 2008, cette activité fut complétée par les accessoires de dégustation du vin (Saveur de Vins).
Si en 1996, l’entreprise vendait déjà plus d’un million de moulins, le chifffre a triplé depuis et chaque grand restaurant qui ouvre dans le monde est client du moulin à poivre Peugeot.
L’usine de Quingey occupe un espace de 5 000 m² et l’aspect extérieur est irreprochable, reprenant les codes architecturaux des établissements industriels de PSA. Y sont basés la fabrication de tous les moulins, les bureaux de recherche et de développement, les bureaux du marketing, du style, de la logistique et administratifs.
Afin d’assurer une production de qualité, PSP est très exigent quant aux choix des essences de bois, aux contrôles exercés auprès des fournisseurs ou encore sur les conditions de stockage. Le bois est travaillé au 1/10ème de mm grâce à des machines à commande numérique, conçue pour la majorité au niveau interne. En outre, le bureau d’étude recherche en permanence de nouvelles techniques et les techniciens et infographistes utilise les techniques les plus modernes et les équipements les plus récents.
La société est composée de 450 collaborateurs, dont 150 à Quingey et dispose aujourd’hui de trois sites : Quingey (Doubs), Dampierre (Jura), Vinay (Isère). Elle est également basée en Chine. Elle est composée de 3 filiales commerciales dont une en Belgique, une en Allemagne et une aux U.S.A. La production totale est d’environ 3 millions de moulins par ans, vendus dans 70 pays, pour un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros pour le Groupe PSP (dont 28,5 millions pour le département “Table et cuisine” en 2010 : 66 % sont générés par l’exportation).
Et le mécanisme Peugeot des moulins est garanti à vie !
Des moulins …
…des outils..et le reste !
Bonjour,
Je possède un moulin à café électrique Peugeot “le Ric”type 804 n (110v) en trés bon état et complet. S’il peut intéresser un collectionneur, je le cède volontiers pour 75 €+ port
Avis aux amateurs!
PB
Ps : je peux envoyer une photo
Bonsoir Pierre,
Merci de votre proposition, nous vous mettrons en relation avec les amateurs qui nous contacterons 🙂
François
Bonjour,
Dans toute votre documentation, auriez-vous le schéma de montage du moulin à poivre “le Nancy” ?
J’avais également une petite remarque. Il me semble que la garantie à vie s’applique uniquement au mécanisme et donc l’ossature en plastique, bois ou métallique n’est pas garantie à vie, ce qui change tout …
En tout cas, bravo pour votre site qui est une mine d’informations passionnantes !!
Cordialement,
Yann
Bonsoir Yann,
Merci pour vos compliments et remarques, j’ai modifié le passage sur la garantie 😉
Je n’ai malheureusement pas trouvé de schéma de montage pour le moulin Nancy, peut-être auriez-vous une chance par le biais des petites annonces ?
Cordialement,
François
Bravo pour votre leçon d’histoire. Intéressant et sobre.
Par ailleurs, je possède un moulin de comptoir Peugeot A2 … un peu encombrant. Si quelqu’un est intéressé, qu’il me fasse une offre. Compte tenu du poids (13kg), il faudra trouver une solution économique pour le transport
bonjour
j ai une saliere et poivriere peugeot malheureusement la saliere ne fonctionne plus ,je suis au Quebec ,Canada pouvez vous me faire parvenir une adresse ou je peut la faire reparer ,je les ai recu en cadeau dons j ai aucune facture
bien a vous
Merci
johanne
Bonjour . Je possède deux moulin a café PEUGEOT D4 ( 1904 ) la moisson et l’angélus.
Cherche le modéle D4 ( 1904 ) la campagne.
faire proposition.
Cordialement.
MR. ROMAIN
Bonjour,
Je possède un moulin à café électrique Peugeot « week-end»type 804 m (110v) en trés bon état et complet dans sa boite d’origine. S’il peut intéresser un collectionneur, je le cède volontiers .
faire proposition.
Cordialement,
Alain
Bonjour,
Je cherche à dater mon moulin à poivre Peugeot qui ressemblerait à un modèle X mais je ne trouve pas de photos pour confirmer. Je peux envoyer une photo sur demande.
D’avance merci
Claire
Bonjour Madame,
Merci pour l’intérêt que vous portez à notre site.
Nous vous conseillons de prendre contact directement avec le musée Peugeot et l’association qui s’en occupe « L’aventure Peugeot ». Ils seront plus à même de vous répondre.
Bonjour, je possède un ancien moulin à café mural Peugeot frères Valentigney Doubs, décor Villeroy et Boch n° 9061 made in S?ar-Basin ?
De quelle période peut il être ?
Est-il possible de retrouver un couvercle ou d’en faire fabriquer un ?
Merci d’avance
Sincères salutations
Bonjour,
J’aimerai des précisions (si c’est possible).
Vous dites que la PSP est crée en 1986 et que 2 années plus tard, Peugeot crée le premier Moulin à muscade.
Ma question est la suivante. PSP est une “filiale” de STANLEY ou de PEUGEOT ou un mixte des 2 ?
Merci pour votre réponse
Bonjour,
En restaurant un moulin à café electrique ‘Rubis Luxe’, histoire de lubrifier l’axe moteur car il couinait un peu, j’ai eu la mauvaise surprise de constater que le chassis moteur (poutant marqué
‘To Earth’) était relié au secteur !!!
L’appareil est d’origine….Comment un truc pareil est possible ???…En fait la connexion au chassis moteur se fait en aval du poussoir de mise en route, le chassis moteur etant isolé très sommairement du coprs metallique extérieur, mais solidaire électriquement de l’hélice.
Bref un engin de mort, cadeau idéal pour une belle-mère….
Quelqu’un aurait-il une explication ou le schéma électrique de ce moulin tueur ?
Merci !
Erik.
Après examen plus approfondi, sur le fil qui relie le chassic moteur au bouton poussoir secteur, il y a un condensateur de 5000pF/250V en série. Vraisemblablement pour de l’anti-parasitage. A 50Hz celà fait une impédance de l’ordre de 650 Kohms.
Je vais quand même changer le cordon et mettre toutes les parties métalliques à la terre.
Merci Erik du partage de vos recherches sur la restauration de ce moulin édition “spécial belle-mère” 😀
Je n’ai pas de schéma électrique pour vous aider mais vous avez l’air d’être sur la bonne voie ! Bon bricolage !