208 t16 Pikes Peak : le retour de Peugeot

25 ans après la victoire d’Ari Vatanen sur Peugeot 405 T16, la marque au Lion revient, accompagnée de Red Bull, sur la piste américaine de Pikes Peak. Au volant, c’est le champion du monde des rallyes, Sébastien Loeb, qui sera chargé de maîtriser les 875 ch et d’emmener, espérons-le, la 208 jusqu’à la victoire.

Ces 14, 15 et 16 juin, soit une semaine après le premier tutoiement, Sébastien Loeb a pu lâcher pour la première fois les 875 chevaux de la 208 T16 Pikes Peak sur l’intégralité du parcours à l’occasion de nouveaux essais. Après cette ultime phase préparatoire, le champion français et le fauve se sentent désormais prêts à affronter la vertigineuse ascension de Pikes Peak, dimanche 30 juin.

Revenons rapidement sur les premiers préparatifs qui ont commencé sur circuit puis avec une série d’essais au Mont Ventoux dans le sud de la France.

Essai sur le circuit de speedway à Colorado Springs de Loeb – Crédit Peugeot Sport

 

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Pikes Peak – 208 T16 Loeb – Crédit Peugeot Sport

 

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Derniers préparatifs avant la course – Crédit Peugeot Sport

 

Les essais à Pikes Peak sont limités puisque la course est dangereuse et l’absence de copilote ne laisse pas de place au hasard. Pour cela Sébastien Loeb a “reconnu” le tracé grâce à des vidéos et Google Earth, puis il a fait quelques reconnaissances à très faible allure avec Daniel. L’extrait suivant est tiré de son récis sur bestofrallyelive.

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Crédit photo : best-of-rallylive.com

“Pour vous faire une idée de la route, je dirais qu’elle est, sur sa première partie, de style spéciale de Catalogne, en plus large, avec un bon revêtement. Je suis venu avec Daniel, pour deux jours et demi de recos en voiture de série à la vitesse, sévèrement limitée, de 30 miles, moins de 50 km/h. On a cherché à évaluer le plus précisément possible les angles de virages, difficiles à apprécier dans les vidéos sur lesquelles j’avais bossé avant de venir […] Vous l’avez compris, j’ai cherché à éliminer, ou en tous cas réduire au maximum, le risque de confusion entre deux virages semblables. Vu le décor, c’est un truc que je préfère éviter. Et à propos de décor, dans la partie haute, il n’y en a plus ! Plus rien qui permette de se repérer, on ne voit que l’horizon…”

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Relecture des notes avec Elena – Crédit Peugeot Sport

Place à la vidéo avec les essais de Sebastien Loeb en vues extérieure et intérieure, des interviews du pilote et de l’équipe ainsi que quelques prises de vues diverses pour se mettre dans le bain. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe n’est pas venue enfiler des perles et que ça envoie :

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Revenons à présent à cette 2ème série d’essais.

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La phase d’acclimatation touche à sa fin. Un sommet comme Pikes Peak, avec ses 4301 mètres d’altitude, ne se laisse pas apprivoiser dès la première montée. Il est impératif pour les pilotes et leur machine de s’imprégner progressivement de ses reliefs, de ses méandres… et de ses innombrables pièges. Les séances de test proposées par les organisateurs invitent d’ailleurs les concurrents à ne découvrir qu’une partie du parcours à la fois, chacune ayant son propre caractère : « La partie basse est un peu plus technique avec de nombreux enchainements de virages, précise Sébastien Loeb. La deuxième partie, elle, est plutôt composée de parties très rapides et d’épingles. C’est, je pense, la portion la plus difficile. Les précipices y sont… démesurés ! Il n’y a clairement pas le droit à l’erreur. Les derniers kilomètres sont très bosselés. La route a, certes, été refaite mais elle demeure très piégeuse. Il faut parfois contourner les bosses à gauche, parfois à droite ! ».

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Après une première entrée en la matière le week-end dernier, cette deuxième phase d’essais a permis à Peugeot Sport de confirmer qu’elle est sur la bonne voie dans la mise au point de la 208 T16 Pikes Peak : « Nous sommes désormais bien calés : je connais le parcours par cœur et les réglages de la voiture sont satisfaisants. C’était inutile d’en faire trop, nous avons donc moins roulé que la semaine dernière. J’ai vraiment le sentiment que nous sommes prêts et je suis impatient que la vraie semaine de compétition commence ! », ajoute Sébastien.

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Vendredi, l’équipe Peugeot Sport a pu se joindre à d’autres concurrents pour prendre part à deux montées complètes. Se mesurer enfin à ces presque 20 kilomètres ! « Monter le parcours intégral m’a confirmé que la première partie était assez physique, confie Sébastien. Pour ces deux montées, j’avais de toute façon emporté une bouteille d’oxygène que j’utiliserai certainement pour la course. C’est tout de même une voiture physique et c’est plus confortable d’affronter les derniers kilomètres en pouvant respirer normalement ».

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La 208 T16 Pikes Peak, elle aussi, semble respirer à pleins poumons. « Je pense que le moteur perd beaucoup moins de puissance que les autres à cause de l’altitude, se réjouit Jean-Christophe Pallier, le chef de projet. C’est une belle opportunité d’avoir pu effectuer deux montées complètes. Elles nous ont permis de valider nos différents choix. Nous tirons un bilan très positif de ces essais. Que ce soit en fiabilité ou en performances, nous nous situons là où nous le pensions. Nos réglages sont désormais affinés et nous ne devrions pas les retoucher avant la semaine décisive ».

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En attendant le 30 juin, jour de la course, la semaine officielle de compétition commencera dès le 24 juin. Pendant que la 208 T16 Pikes Peak devra découvrir ses entrailles aux commissaires techniques, Sébastien Loeb se pliera à une petite formalité : le briefing des rookies, obligatoire pour tous les débutants… même lorsqu’ils sont neuf fois champions du monde !

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Pour rappel, la liste des gagnants des éditions passées avec leurs temps :

1981 United States Bud Hoffpauir Wells Coyote Special Roadster 13:10.100
1982 United States John Buffum Audi Quattro 12:20.520
1983 United States John Buffum Audi Quattro 12:27.910
1984 France Michèle Mouton Audi Sport Quattro 12:10.380
1985 France Michèle Mouton Audi Sport Quattro 11:25.390
1986 United States Bobby Unser Audi Sport Quattro SL 11:09.220
1987 Germany Walter Rohrl Audi Sport Quattro 10:47.850
1988 Finland Ari Vatanen Peugeot 405 Turbo 10:47.220
1989 United States Robby Unser Peugeot 405 10:48.340
1992 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki 12:51.630
1993 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki twin engine 10:44.220
1994 New Zealand Rod Millen Toyota Celica AWD Turbo 10:04.060
1995 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki 7:53.000*
1996 New Zealand Rod Millen Toyota Celica 10:13.640
1997 New Zealand Rod Millen Toyota Celica 10:04.540
1998 New Zealand Rod Millen Toyota Tacoma 10:07.700
1999 New Zealand Rod Millen Toyota Tacoma 10:11.150
2000 Sweden Per Eklund Saab 11:21.580
2001 Japan Yutaka Awazuhara Suzuki Vitara 11:01.770
2002 Sweden Per Eklund Saab 11:13.200
2004 Sweden Stig Blomqvist Ford RS200E 5:16.800*
2005 Japan Koichi Horiuchi Mitsubishi FTO 11:34.570
2006 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki Sport 7:38.900*
2007 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki XL7 10:01.408
2008 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki Sport Co. Ltd. XL7 10:18.250
2009 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki SX4 10:15.368
2010 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki SX4 10:11.490
2011 Japan Nobuhiro Tajima Suzuki SX4 9:51.278
2012 United States David Donner Palatov D4PPS 10:04.652

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