Les différents témoignages le montrent : le propriétaire d’une « 1100 Spécial » est un passionné. Il aime sa voiture et la juge généralement objectivement. C’est l’unanimité : la qualité primordiale de la « Spécial » c’est sa personnalité.
Pourtant, l’avenir du “projet 928” qui donnera naissance à la Simca 1100 TI fut tout d’abord incertain, compte tenu des tensions entre les Etats-Unis d’Amérique et la France, Simca ayant été racheté par Chrysler.
Ainsi, il fallut que Georges Héreil, patron français de Simca, convaincu du succès potentiel d’une voiture compacte et moderne (moteur transversal avant, roues avant motrices etc…) arrivât à persuader les américains plus sceptiques sur l’avenir d’une telle logique d’automobile. Finalement, la Simca “Onze-cents” TI fut dévoilée au salon de Paris, le 3 octobre 1967 et devint l’automobile française la plus vendue en France.
Lancée en juin 1970, elle est née de la combinaison du moteur 1204 cc à 2 carburateurs, réservé jusque-là au Coupé 1200 S, et de la carrosserie de la 1100 apparue en 1967. Un an plus tard, la cylindrée passait à 1295 cc sans augmentation de puissance mais avec une majoration du couple maxi et une alimentation par carburateur simple. Les performances ne s’en trouvaient que très peu modifiées, la 1300 perdant même un peu en vitesse maximale au bénéfice de meilleures reprises.
La troisième évolution de la « Spécial », en 1971, portait sur la carrosserie avec une augmentation du volume de chargement. Quant à la dernière en date, elle porte sur l’ensemble et marque une évolution plus nette encore. Alors qu’on attendait un moteur à injection, Simca revient aux deux carburateurs double corps comme pour sa 1000 Rallye 2 et comme pour la Matra Bagheera.
La 1100 TI est une « Spécial » : à l’avant, une grille de calandre noir mat et un déflecteur aérodynamique ou « spoiler » métallique, couvrant toute la largeur. La notice explique qu’il favorise l’écoulement de l’air et réduit les bruits à grande vitesse. Quatre jantes en alliage font partie de l’équipement de série, toujours des 5 pouces mais elles augmentent très sensiblement la largeur des voies : 2mm pour l’avant et 8mm pour l’arrière. Disponible en 3 ou 5 portes, le prix tournait autour de 16 600 F, plus cher que la Berline « Spécial » 4 portes qui ne dispose pas en série de lunette AR dégivrante (129F).
Mécanique de la Simca 1100 TI
Le moteur de la Simca 1100 TI développe 82 ch, soit 7 ch de plus que la “Spécial”, et la vitesse maximale sur route est de 170 km/h à 6500 tr/min c’est-à-dire à la limite de la zone rouge. Il s’agissait à l’époque d’une erreur sur le compte-tour qui fut corrigée par la suite. L’accélération du 0 à 100 km/h se fait en 12,6 s. A noter qu’à vitesse maximale, l’insonorisation a été améliorée et permet de supporter le bruit généré ; cependant, les vibrations sont toujours présentes. La consommation moyenne se situe autour des 11,5 l. Le réservoir offre une capacité de 45 l, le carter moteur de 3 l, la transmission de 1,3 l et le circuit de refroidissement de 6l. Son poids total est de 950 kg.
Niveau boîte de vitesse, elle se compose de 4 vitesses synchronisées. La première atteint 65 km/h, la 2ème 85 km/h et la 3ème 125 km/h. Comme sur la “Spécial”, les effets de couple sont présents et encore plus importants : dès que l’accélération est prématurée, et évidemment au démarrage, la voiture se cabre, les pneus crissent ; ça patine. Quant à la direction, elle reste à crémaillère avec un rayon de braquage de 10,8m et il est nécessaire d’avoir de l’énergie pour braquer, d’autant plus à faible vitesse. Quant aux effets de couple, ils se ressentent sur la direction et le volant doit être tenu fermement.
Le système de freinage alliant disques à l’avant et tambours à l’arrière est conservé mais la surface de freinage est augmentée grâce à des disques plus grands (disques de rallye 2). Quant aux autres éléments de freinage, ils ont été améliorés sensiblement : progression du servo, pédale en fin de course moins caoutchouteuse et résistance à l’échauffement accrue.
La tenue de route est la majorité du temps sûre et efficace.
Niveau intérieur
Il faut noter différents éléments : des nouveaux sièges au dossier plus enveloppant dotés d’appui-tête qui rassurent, un tableau de bord noir mat calquées sur celui de la Rallye 2 avec six cadrans (deux principaux : tachymètre et compte-tours, et quatre plus petits : jauge à carburant, manomètre de pression d’huile qui n’existait pas sur la « Spécial », ampèremètre et montre) et une console noire formant le vide-poche. Cependant, le nouveau dessin du siège a réduit l’espace au niveau du pédalier ce qui limite le confort de la conduite pour les grands. Le rabattement des banquettes arrière permet de transformer l’automobile en une 1100 TI break.
Le confort se retrouve de nouveau limité par l’usage difficile des ceintures de sécurité et par le fait que l’espace réduit pour le conducteur l’amène à fermer involontairement les portières en appuyant sur le loquet avec le coude.
L’équipement de série se complète d’une lunette AR dégivrante, d’un klaxon à dépression et, surtout, d’un pare-brise en verre feuilleté que tous les inconditionnels de la sécurité réclament mais que beaucoup de constructeurs refusaient de monter. Pour le système d’éclairage, il comporte, toujours de série, trois paires de projecteurs à iode, deux feux de route groupant codes et phares, deux longues portées et deux antibrouillards, et deux feux de recul à l’arrière.
Au final, la Simca 1100 TI marque un progrès important dans l’évolution de ce modèle qui, depuis 6 ans, avait déjà séduit presque un million de conducteurs. L’automobile est devenue plus rapide avec un système de freinage plus performant, avec de surcroît des équipements rares comme un pare-brise en verre feuilleté. En outre, parallèlement aux progrès, l’automobile propose des équipements de sécurité adaptés.
Grâce à son rapport prix/performance, à son excellente tenue de route, à ses progrès au niveau du freinage, à ses équipements complets, aux possibilités de chargement qu’elle offre, à ses bonnes suspensions, aux sièges confortables et à l’insonorisation satisfaisante, la Simca 1100 TI, en dépit de ses effets de couples, du manque de recul de la glissière de siège conducteur et des problèmes de vibrations, a été largement appréciée des connaisseurs.
Et pour finir en images, voici quelques photos de la Simca “onze-cents” TI dans les revues et les événements sportifs de l’époque :
La voiture de mes rêves….
la voiture de tes reves….ma 1ere voiture, un modele de 1967 avec tableau de bord rectangulaire
A noter que la Simca TI était muni d’ un moteur de 1300 cm3.
Que la motricité pouvait etre amélioré par une monte pneumatique en 165
Merci pour cette précision 🙂
Ah cette Simca 1100Ti, ce fut pour moi une grande découverte, ma première voiture! J’ai eu la première version couleur rouge Sumatra, celle qui disposait de vraies poignées de portières et d’un tableau de bord multi cadrans, la plus réussie à mon goût!
Super voiture que j’ai dû abandonner lorsque le syncho de seconde a rendu l’âme! Avec le temps je me dis que j’aurais mieux fait de la faire réparer et de la garder!
Bonsoir a tous, mes parents ont eu une Montlhery P60, une Simca 1500 GLS, une simca 1000 GL 1964, une Simca 1100 Spécial 1970, une 1308 GT de 1978, une Horizon Ultra 1982 , et une 205 SR de 1987, et moi j’ai eu 3 Simca 1100, 1 spécial de 1970 avec le moteur de la 1200s 2 doubles corps Weber qui fumait bleu a bloc (héritage de mes parents), 1 spécial de 1972 avec le 1300 simple double corps Weber, qui marchait bien aussi ( heritage de ma gentille soeur). Ce furent mes premières voitures, mais quel bonheur !!!!
Puis j’ai eu une TI phase 2 “export” avec laves-essuies phares, n° de série gravé sur tableau de bord etc.. ( celle là fut la “vrai” première achetée avec mes sous gagnés a la sueur ….)
Ensuite, 1308 GT (autre héritage de mon papa), puis ayant trouvé un job chez Vw, j’ai quitté cette marque qui a disparu de toute façon puisque Peugeot a tout fait pour…. Mais…, j’ai quand-meme une Talbot Samba Cabrio remise a neuf, une Simca 1500 GLS de 1966 en restauration, une Simca 1300 GL de 1965 , et une 205 SR comme neuve de 1987 (héritage de mon papa que mon fils bichonne)
Cette marque fut un bonheur, et le reste encore ! Que dire de ceux qui ont piloté des Rallye 1&2 ou Rallye 3 !!! Je respecte ces personnes !!!
Merci Monsieur pour ce beau partage ! Vous avez un parcours très intéressant au niveau de ces “petits” (par la taille seulement !) véhicules.