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Rochet-Schneider coupée dans son élan
En 1902, la voiture avec transmission par cardan apparut et les marchés internationaux s’ouvrirent à la société : la licence fut vendue à Moyea (USA) en 1903, puis à Martini (Suisse) en 1904 ainsi qu’a Florentia (Italie) et enfin en Belgique l’année suivante. L’effectif de l’entreprise s’élevait à l’époque à 290 personnes, assurant la production de 300 automobiles.
En janvier 1905, la Société, alors en plein dynamisme, échappa de justesse à sa disparition du fait d’une opération boursière : dès lors, Rochet-Schneider fut dissoute et une nouvelle société, domiciliée à Londres, “Rochet-Schneider Ltd” fut créée, conservant les usines à Lyon. Il faut remarquer qu’en réalité la société était toujours dirigée par les mêmes personnes, les usines continuaient de fonctionner comme avant, dans les même locaux. Le capital social était passé d’un million de francs à 7,5 millions mais la majeur partie des apports avait servi à rémunérer les acteurs financiers de l’opération ou les anciens actionnaires (dires de P.L. Pouzet). Pendant quatre années, la société eut beaucoup de difficultés à subsister et la production baissa ; le chiffre d’affaire baissa de 40%, la production se réduisit de moitié entrainant la décision de faire machine arrière.
En 1908, la société anglaise fut dissoute et la “Société anonyme des Etablissements Rochet-Schneider” fut instaurée et gérée par des financiers. L’équipe qui fonda l’entreprise initiale fut désagrégée du fait du départ de Théodore, qui créa en 1910 sa propre marque à Besançon. En outre, Rochet, après avoir été nommé directeur général et s’être acharné pour remettre la société sur pied, quitta son poste en 1910, opposé à la nouvelle logique de l’entreprise. Georges Zafiropulo fut élu président puis son frère (Demetrus) fut coopté administrateur en remplacement de Théodore.
Le succès des carburateurs Zenith
Sous l’influence d’Edouard Rochet, Rochet-Scheider signa, en 1906, un accord avec François Baverey concernant l’exploitation des brevets de Baverey se rapportant à un carburateur révolutionnaire à jet compensateur. Selon cet accord, François Baverey cédait à Rochet-Schneider Ltd les brevets français et étrangers de son carburateur et s’obligeait à faire profiter l’entreprise des études et perfectionnements dudit carburateur le temps du contrat. De son côté, l’entreprise Rochet-Schneider versait à Baverey 0,75 franc par carburateur et force de cheval pour les carburateurs placés sur ses châssis ou livrés au public. En outre, une participation de 40% sur les versements qui pourraient être perçus par suite de la vente de licences en France ou à l’étranger pour les carburateurs Zenith devait être versée à Baverey.
Le succès des carburateurs fut si important et si rapide qu’en 1909 la société Rochet-Schneider créa l’entreprise “Carburateur Zenith” dont elle détenait 88 % ; cela permettait à Rochet-Schneider d’éviter d’être en même temps constructeur et fournisseur de ses concurrents. A cette époque, Carburateur Zenith eut un rôle significatif dans le développement de Rochet-Schneider. Cependant, les profits de l’entreprise auraient pu être utilisés pour se lancer sur le marchés florissants des petites voitures attractives et ainsi se mesurer aux leaders de l’époque. Or, Rochet-Schneider n’en fit rien et l’historien James Laux l’analyse comme le fait que l’entreprise était plus une source de revenus et non un moyen d’édifier un grand patrimoine familial, comme le firent les fils Peugeot.
Fin 1910, la production passa de 30 à 45 unités, la production de châssis passa de 457 en 1910 à 622 en 1911, 826 en 1912 puis 882 en 1913. Le nombre d’employé, qui était de 300 personnes en 1909, fut multiplié par deux en 1913. Toutefois, cette même année, le Conseil d’administration fut marqué par des dissensions et contestations de la part des actionnaires.
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